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LES RELIQUES ET LEUR CULTE
Tableau reliquaire de la chapelle des Pénitents blancs réalisé pour la Confrérie par les religieuses de la Visitation de Montpellier en 1880
La dévotion pour les reliques trouve son origine dans les persécutions dont furent victime les premiers chrétiens. Durant ces sombres périodes, ils essayaient de récupérer tout ou partie du corps de ceux d'entre eux qui avaient été martyrisés, afin d'en garder le souvenir, de préserver leurs dépouilles de l'humiliation et de prier en union avec eux. C'est ainsi que se développa la pratique de la célébration du saint sacrifice de la messe autour de ses premières reliques. Les autorités romaines, voulant mettre fin à ses "réunions" clandestines, recherchaient les reliques pour les détruire. Ils faisaient, en outre, surveiller les lieux d'exécution ou incinérer les corps puis disperser leurs cendres.
Avec la fin des persécutions, à la suite de l'édit de tolérance de Constantin en 313, l'Église s'appliqua à vérifier tant l'existence et la sainteté des réputés martyrs que l'authenticité de leurs reliques. Les sources principales de ce travail furent les archives de l'administration romaine grâce notamment aux minutes des procès des martyrs et, pour les contemporains, les récits concordants de témoins directs. Afin d'éviter la multiplication de certaines dérives, l'Église dut aussi préciser ce que devait être le culte rendu aux reliques, un culte indirect. C'est à dire que la vénération des reliques est un moyen de rendre un juste culte à Dieu, au travers des objet que le Christ a lui même touché, ou par l'intermédiaire des ses saints. Ainsi on adore pas des reliques, mais on les vénère, car c'est Dieu seul que l'on adore en sa Sainte Trinité. C'est par ce même moyen que certaines reliques sont associées à des miracles ou à des guérisons miraculeuses, manifestations de la puissance divine, et non d'une puissance "magique" de l'objet lui-même.
Comme beaucoup d'églises, notre chapelle contient plusieurs reliques, dont celle remarquable de la Sainte-Vraie-Croix. C'est l'occasion pour nous de faire une petite mise au point à ce sujet sur lequel tout et son contraire a souvent été dit.
Si l'Église catholique encourage cette vénération des restes des saints, c'est aussi parce que, suivant son enseignement, l'âme est unie au corps, non seulement durant notre vie terrestre, mais aussi au jour du jugement dernier lorsque les élus ressusciteront avec leur âme et leur corps et où les damnés souffriront dans leur chair. C'est avec un respect tout particulier que l'Église catholique considère les fragments des corps des saints martyrs. Ils témoignent de ces terribles exécutions qui, offertes avec soumission à Dieu, leurs valurent les palmes du martyre et leurs ouvrirent toutes grandes les portes du royaume de Dieu. C'est ce qui fait que les reliques sont beaucoup plus que des souvenirs historiques, c'est un moyen proposé par l'Église de louer Dieu.
Mais en dehors du culte des reliques lui-même, beaucoup de nos contemporains s'étonnent, parfois à juste titre, du nombre anormalement élevé de reliques encore en circulation, malgré le nombre restreint des saints et les vicissitudes de l'histoire. Mais cette apparente contradiction vient de la confusion entre plusieurs sortes de reliques.
Les reliques de première classe : il s'agit d'objets directement liés à la vie de Notre Seigneur Jésus Christ ou d'une partie du corps d'un saint (y compris de minuscules fragments). Plus vénérables encore sont les "Reliques insignes" comme celles de la Passion (fragment de la Croix, colonne de la flagellation, ...) ou des parties très importantes du corps d'un saint. La conservation de reliques insignes dans un lieu privé peut être soumise à autorisation de l'évêque du lieu. Elles sont le plus souvent déposées dans des cathédrales ou dans de grands sanctuaires.
Les reliques de deuxième classe : il s'agit d'objets dont un saint à fait usage de manière habituelle ou qu'il a touché de son vivant (un morceau de vêtement, un objet de dévotion lui ayant appartenu, ... ).
Les reliques de troisième classe : il s'agit d'objet ayant étés mis en contact avec une relique d'une des deux premières classes sous la surveillance des autorités de l'Église catholique. Il ne s'agit pas, comme on le dit parfois, de faux officiels, mais d'objets de dévotion, souvent d'une matière similaire à l'original, généralement destinée à un usage privé, afin de soutenir la prière des fidèles. Beaucoup de ces reliques, disposées dans des custodes, ornaient les oratoires privés qui se multiplièrent à partir du XVI° siècle.
Chaque relique, pour être considérée comme telle par l'Église catholique, doit être scellée et accompagnée d'un "authentique". Ce document, frappé d'un sceaux d'attestation, précise pour chaque relique sa description, sa nature, les circonstances de son "invention" (conditions dans lesquelles elle a été isolée, retrouvée ou fabriquée pour la troisième classe). Mais ces "authentiques", généralement rédigés en latin, ont souvent été égarés. Ainsi, l'étonnement devant le grand nombre de reliques vient du fait que beaucoup de celles que nous croyons être du premier ordre sont en réalité du troisième et ont perdus leur authentique. Le fait de croire que des reliques sont réellement ce qui est indiqué sur leur authentique (à condition bien-sur que celui-ci ne soit pas contrefait et émane bien d'une autorité légitime) s'impose à tous les catholiques et ne doit pas être remis en question par eux. En revanche chaque catholique est libre d'avoir ou pas une dévotion pour elles.
Les reliques les plus précieuses ne sont généralement sorties de leur chasse ou montrées que lors d'ostensions solennelles. Cela permet de les préserver mais est surtout un signe de respect. Ainsi par exemple dans notre chapelle une relique de la Vraie Croix de troisième classe est habituellement exposée dans un reliquaire du choeur, tandis que celle de première classe n'est vénérée que pour des occasions particulières.
S'il est toujours possible de s'interroger sur l'authenticité ou la classe de telle ou telle relique en particulier, car les faussaires ont toujours existés, le plus important est que leur vénération nous aide à prier et à louer Dieu. Objet de dévotion populaire depuis des siècles, elles méritent aussi, à ce titre, tout notre respect.